On voit tout le temps des listes bilingues (français-kabyle ou vis versa) de « mots » publiées sur le net, comme si le (ou les) sens d »un « mot » d’une langue X correspond(ent) ou doit (doivent) correspondre à celui (ceux) d’une autre langue Y, a fortiori lorsque les deux langues mises en cause sont différentes sur tous les plans (structure, culture, et …).
On doit savoir que le sémantique (parce que la traduction ne traite pas de la forme des « mots ») des « mots » d’une langue n’est, en général, jamais le même que celui des « mots » équivalents d’une autre langue.
C’est cette erreur qui amènent beaucoup de gens à dresser des listes de « mots » équivalents….que l’on prend par la suite comme argent comptant.
Il se trouve que le sémantisme de la plus simple des unités (du vocabulaire) du français est différent de celui de son « équivalent » en kabyle.
Le sémantisme (l’ensemble des unités sémantiques) du mot « aɣyul » est différent de celui de ‘âne », par exemple.
La traduction ne se limite par ailleurs au vocabulaire, loin de là. Dans la langue, dans chaque langue, il y a des « spécificités » qui lui sont propres ; il y a des locutions, des expressions, des énoncés….à étudier d’abord et à traduire ensuite.
Le procédé « mot à mot » que l’on pratique à tout bout de champ lors du passage d’une langue à l’autre donne rarement de « bonnes » traductions.
Tous ces problèmes ne sont pas (ou peu) encore abordés….de façon scientifique.
Kamel Bouamara